L’intestin est considéré comme notre deuxième cerveau, il dialogue en permanence avec le cerveau et inversement.
Nous parlons de l’axe intestin-cerveau.
Dès qu’il y a un dysfonctionnement de cet axe, de nombreux troubles peuvent apparaître, tels que des troubles gastro-intestinaux, des maladies métaboliques, neurodégénératives, neuropsychiatrique…
« Toutes les maladies commencent dans l’intestin » affirmait Hippocrate, 400 ans avant Jésus-Christ.
Parlons de ces deux acteurs majeurs
Le cerveau est un organe complexe qui contrôle la pensée, la mémoire, les émotions, le toucher, la motricité, la vision, la respiration, la température, la faim et tous les processus qui régissent notre corps. Il contient un réseau de 100 milliards de neurones.
Nous pouvons comparer le cerveau à un chef d’orchestre !
L’intestin a son propre système nerveux : le système nerveux entérique (SNE), il tapisse tout le tube digestif. Il contrôle la motricité intestinale, régule la sécrétion de substances indispensables à la digestion, intervient dans l’absorption des nutriments. Il est capable de percevoir, interpréter et réagir à différents signaux venant de l’intestin. Il entretient des relations avec le système immunitaire et le microbiote.
Qu’est-ce que le microbiote ?
En réalité, nous pouvons parler de l’axe microbiote-intestin-cerveau, il participe à la communication entre le cerveau et l’intestin.
Le microbiote est un ensemble de micro-organismes (bactéries, virus, parasites, champignons non pathogènes). Il existe différents microbiotes : au niveau de la peau, de la bouche, du vagin, des voies urinaires, des poumons… Le microbiote intestinal (anciennement flore intestinale) est le plus « peuplé ». Dans le gros intestin, il y a environ 40 000 milliards de bactéries, ce qui correspond à peu près au même nombre de cellules dans notre organisme. Il joue un rôle dans les fonctions digestives, métaboliques, immunitaires et neurologiques. Le microbiote intestinal est propre à chaque individu.
→ Chaque jour, de nouvelles études scientifiques montrent que l’état de santé est en lien avec celui de notre microbiote intestinal !
Axe intestin-cerveau
Il y a véritablement un réseau de communication entre l’intestin et le cerveau. Nous pouvons relever trois voies différentes :
- Par la voie neuronale via le nerf vague et le système nerveux entérique
- Par la voie endocrine avec les hormones (cortisol, adrénaline, sérotonine…)
- Par la voie du système immunitaire par l’expression des cytokines
- Par la voie métabolique (microbiote)
Voie neuronale
Cette voie est activée par le nerf vague. Il s’agit d’un nerf crânien qui couvre la plus grande partie de l’organisme, du cerveau jusqu’à l’abdomen. Il est activé suite à la stimulation des nerfs entériques par les métabolites bactériens (microbiote). Le nerf vague envoie des signaux dans les deux sens intestin-cerveau : 80% des informations transmises par le nerf vague circulent du corps vers le cerveau et 20% des informations sont transmises du cerveau vers le corps.
L’activation du nerf vague par les bactéries du microbiote joue un rôle essentiel dans la médiation des effets sur le cerveau et le comportement. Et inversement, nos pensées et nos émotions vont affecter la santé intestinale et le microbiote via ce nerf vague.
Voie endocrine
Suite à l’activation des cellules endocrines par les métabolites (microbiote), les hormones produites agissent sur le cerveau en modulant l’activité des neurones.
Par exemple, certaines bactéries vont générer la production de GABA (neurotransmetteur impliqué dans la réduction de l’anxiété), d’autres vont favoriser la synthèse de sérotonine (régulateur essentiel de l’humeur, 90% de la sérotonine est produite dans l’intestin).
Voie immunitaire
Les cytokines, sécrétées par les cellules immunitaires (70% des cellules immunitaires sont dans l’intestin) vont agir sur le cerveau par la voie sanguine ou nerveuse en créant une réponse immunitaire et/ou inflammatoire.
S’il y a un déséquilibre du microbiote, appelé dysbiose, le système immunitaire sera suractivé, ce qui entrainera une inflammation. Une inflammation chronique peut être la cause d’une hyperperméabilité intestinale (intestin poreux).
Voie sanguine
Les molécules synthétisées par les bactéries du microbiote vont rejoindre la circulation sanguine et ainsi avoir une action sur l’ensemble des organes.
En cas d’hyperperméabilité intestinale, des agents pathogènes et des fragments alimentaires vont aller dans la circulation sanguine et déclencher des réactions inflammatoires. Cette inflammation chronique va agresser le système nerveux central (cerveau).
En résumé
Le cerveau et l’intestin communiquent en permanence via le système nerveux, la circulation sanguine et le système immunitaire. Le microbiote est un régulateur clé du dialogue bidirectionnel fluide entre l’intestin et le cerveau. Dès qu’il y a un déséquilibre de l’un d’entre eux, une cascade de conséquences s’active en défaveur de l’intestin et du cerveau.
L’accompagnement naturopathique
La naturopathie accompagne la personne dans sa globalité. Il va être important de rechercher les différents déséquilibres puis toutes les causes de ces phénomènes afin d’accompagner la personne de façon qualitative.
Sources : biocodexmicrobiotainstitute.com / insem.fr / pubmed / ma-clinique.fr / cairn.fr / ianeva.fr / sciencedirect.com / fondation-fondamental.org